Anémone
Tu es nymphe dont s’est épris Zéphyr,
De qui la femme, afin de te punir,
Te métamorphosa en cette fleur :
Assouvir la jalousie de son cœur.
Ta robe voltige sur les chemins,
Se froisse sous les caresses du vent.
J’aimerais te cueillir, je tends la main,
Mais ta tige me fuit en tremblotant.
Rouge, tu ressembles aux coquelicots
Qui dans les champs dansent un boléro.
Tu appartiens à ces fleurs sauvages
Dont la prestance pousse à l’hommage.
Mauve, identique à la violette,
Coule en toi la sève de noblesse.
Ta majestueuse silhouette
Camoufle une émouvante tristesse.
Je te préfère de cette couleur
Afin que mon amie fasse son deuil
De cette personne qu’elle nomme « sœur »,
Et qui lui refuse son tendre accueil.