A la cime du bonheur
Je l’ai un jour touchée du bout des doigts
Peut-être est-ce là que se joua mon malheur ?
Cette nécessité d’y retourner maintes fois
Et de m’oublier dans sa douceur
J’aurais dû rester tout en bas
Ne jamais lever les yeux vers le haut
Me contenter de cette vie-là
Ne pas la concevoir comme un fardeau
Mais j’ai levé les yeux vers le haut
Abandonné sur le côté mon fardeau
Puis j’ai amorcé l’ascension
En me grisant d’ambition
J’aurai ce que les autres n’ont jamais pu avoir
Je verrai ce qui leur est resté invisible
Me galvanisant à l’énergie du pouvoir
Les raillant de cette farce si risible
Les doutes envahirent bientôt ma volonté
Rouillant mes belles ambitions
Il me fut alors impossible d’avancer
Sans émettre un cri de désolation
Je l’ai entendue m’appeler
Petite voix résonnant de l’intérieur
Si puissante qu’elle devint une clameur
M’ordonnant de ne pas renoncer
J’ai repris ma route
Enterrant mon incertitude sous les congères
Espérant qu’elle soit vite dissoute
Aux feux ardents de l’enfer
J’ai continué non sans supplices
M’encourageant de mes désirs
De la réviviscence des souvenirs
Du visage de mon inspiratrice
Elle était là, face à moi
Je l’ai touchée du bout des doigts
Je m’y suis même brûlé les ailes
Mais que ne ferais-je pas pour elle ?