Le mal mental
Le diagnostic est tombé,
Un nom qui ne vous dirait rien.
J’ai voulu savoir; je sais,
Un nom qui n’a d’intérêt que le mien.
J’ai voulu savoir,
Mettre des certitudes sur mes pressentiments,
Faire la lumière sur mon histoire
Pour ne plus avancer par tâtonnements.
La foudre s’est abattue
Sans prévenir sur ma tête
Pareil à un coup de massue.
Ne fallait-il pas que je m’entête ?
Et je pose des pourquoi
Auxquels on ne répond pas,
Et je pose des comment
Que l’on laisse en suspens.
La maladie est là depuis toujours,
Elle n’est pas apparue subitement
Est-ce dû à un mal d’amour,
Ou à des trop grands sentiments ?
Est-ce un problème neurologique ?
Est-ce un problème d’environnement ?
Aucune trace radiographique,
Aucune dans les prises de sang.
Un mal qui n’a pas de preuves photos,
Une tumeur virtuelle dont on ne connaît l’origine,
A moins de me disséquer le cerveau
Pour évaluer mon taux de sérotonine.
C’est une souffrance avec laquelle
Je devrai vivre le restant de mes jours,
En supporter les séquelles
Et les faire supporter à ceux qui m’entourent.
Je passe du rire aux larmes
En un temps record.
Il ne faut pas que cela vous alarme,
J’ai déjà bien assez de remords.
Je passe des rires aux pleurs
Comme par magie.
D’avoir ces sauts d’humeurs
Usent toute mon énergie.
Aucune chirurgie possible
Il n’y a rien à opérer,
Mon mal est inaccessible
Puisqu’à l’intérieur de mes pensées.
La haine est là dans mon cœur,
Ne pas la laisser me dévorer,
Coûte que coûte surmonter ma peur
Pour continuer d’exister.
Me dire qu’il y a plus atroce,
Que moi j’ai ma lucidité.
Faire de mes faiblesses, une force,
Pouvoir ainsi me sublimer.